Graphomane pathologique, frappée de passion schizophrène pour la littérature et la musique. On peine à dénombrer la quantité d’articles qu’elle a publiés sur l’objet de ce mal incurable. Natalie Dessay lui doit la rédaction de ses émissions radiophoniques les plus improbables, et le monde lyrique la composition du premier livret d’opéra rédigé en trois langues.

Après avoir apprivoisé les 140 choristes du Bolchoï, amadoué l’équipe technique du Lincoln Center, dompté des comédiens fous de Handke et de Fassbinder, exécuté des sauts périlleux pour des chefs d’orchestre, et bouclé un dernier spectacle récompensé par la très prestigieusement britannique Royal Philharmonic Society of Music, elle envisageait sérieusement de prendre une retraite anticipée quand elle a été envoûtée par huit chats d’une espèce rare. Elle miaule désormais dans les caves où elle retrouve enfin le droit chemin du jazz de son enfance.