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« C’est la faute à Werther » : sous le clin d’œil à la célèbre chanson de Gavroche, se cache un spectacle unique en son genre, comme seul le CMCP sait en concevoir, d’un équilibre parfait entre musique et paroles.
Alain Cochard – Concertclassic.com

Lorsque Brahms crée son quatuor op. 60 avec piano, en 1876, l’ombre du jeune Werther plane sur sa vie, au point même que son éditeur dût le dissuader de faire figurer sur la page de garde de la partition, le dessin du Jeune Werther en train de se suicider ! Il y a plus vendeur, il est vrai.

Brahms songe en effet à mettre fin à sa vie par amour pour Clara – veuve du grand Robert Schumann – qui vient de repousser sa flamme.

En 1876, cent ans se sont pourtant écoulés depuis la parution en 1774 des Souffrances du Jeune Werther de Goethe, récit qui a déclenché une vague de suicides sans précédent, vague qui reflétait le désarroi d’une jeunesse fagotée par la société et qui ne rêvait que d’harmonie et de beauté infinie. Un rêve inatteignable, que seul le suicide pouvait consoler.

Symbole du Sturm und Drang qui a donné aux sentiments la primauté sur la raison, le récit de Goethe a ouvert la voie au Romantisme. Friands d’imaginaires, d’esprit d’aventures et de paysages dans lesquels la nature tient une place primordiale, peintres, écrivains et compositeurs ont ainsi laissé libre cours à l’effervescence du récit et de l’émoi.

Au mi-temps de ce siècle, en 1830, Goethe – qui a toujours manifesté une certaine défiance à l’égard de la musique, insaisissable par les mots – évoque dans son poème Réconciliation : la mélodie, comme force qui « délivrera les cœurs de l’enfer ». De ce « cœur qui perçoit qu’il vit, qu’il bat et bat avec délice », il évoque la « gratitude envers un don si cher » qu’est « la musique qui s’élève alors, pareille aux anges / Entrelaçant les sons et les tonalités / Pour inonder les cœurs d’harmonieux mélanges / Qui leur révéleront l’éternelle beauté ».

Comme un dénouement au sort du Jeune Werther, ce poème nous dit combien, finalement, Les Souffrances du Jeune Werther eut d’influence sur la fin du XVIIIe et tout le XIXe siècle en musique, près de cent ans que nous explorerons jusqu’à ce quatuor de Brahms longtemps surnommé le Quatuor Werther.

Scénographie, lumière, costumes : Camille Dugas
Assistante scénographie : Adeline Millet
Dramaturgie : Marianne Bécache
Conception et mise en espace : Jérôme Pernoo

Programme
Ludwig van Beethoven (1770-1827)
Trio à cordes, opus 9 nº 3 (1797-98)
1er mouvement

Franz Schubert (1797-1828)
Trio opus 100 (1827)
Andante con moto

Robert Schumann (1810 – 1856)
Kreisleriana nº 1 op. 16 (1838)

Clara Schumann (1819 – 1896)
Trio opus 17 (1846)
Allegro moderato

Johannes Brahms (1833 – 1897)
Quatuor op. 60 (1875)
Allegro non troppo
Scherzo, Allegro
Andante
Allegro commodo

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