Stravinsky a connu avant l’effroyable première guerre mondiale un épanouissement créatif presque sans limites dans le cadre luxueux des Ballets russes à Paris.
Le Sacre du printemps de 1913 marquera la fin de cette époque faste car son illustre compositeur devra ensuite partager avec l’Europe toute entière une situation matérielle très difficile rendue encore plus compliquée pour lui avec la Révolution russe de 1917.
Il est intéressant de remarquer la manière dont les grands compositeurs du moment vont réagir durant ces 4 années tragiques. Debussy, malade, va composer son cycle (inachevé) de sonates tandis que Ravel va dédicacer à ses amis morts à la guerre chacune des pièces de son « Tombeau de Couperin ». Prokoviev, quant à lui, va continuer à composer des sonates pour piano et pour l’orchestre sa très célèbre “Symphonie classique”.
Comme Prokofiev, Ravel se réfugie donc dans des formes du passé en se référant par exemple à des danses comme la Forlane, le menuet ou le Rigaudon. Stravinsky, lui, va écrire un tango, une valse et… un ragtime (!) dans son incroyable “Histoire du Soldat” dont l’instrumentation contrainte par la crise explose tous les concepts de l’époque.
On pensait que ce premier conflit mondial servirait de leçon à l’humanité toute entière mais le tandem Ramuz/Stravinsky a fait du diable le vainqueur de leur histoire et on sait tous que l’histoire va se répèter…
René Bosc, Directeur artistique
EXPOSITION DE DESSINS
Découvrez le travail de Fanny Houillon, artiste peintre, qui consacre cette année une série de dessins d’illustration sur L’Histoire du Soldat.
Ses dessins seront exposés dans le hall de la Salle Cortot durant toute la durée de la production (du 26 janvier au 4 février).
REMERCIEMENTS
Daniel Teruggi, Directeur de l’Ina-GRM.
Benoît Schlosberg, Directeur du Conservatoire Niedermeyer d’Issy-Les-Moulineaux
Elodie Perez, Directrice de «Far from the North» production