Le 12 avril 1945, Richard Strauss achève les Métamorphoses. Nous sommes là au sortir d’une guerre, la vraie, celle qui a détruit physiquement et moralement le monde entier !
Comment interpréter la réponse musicale de Richard Strauss, après l’anéantissement moral d’une Europe, défigurée par le nazisme ? Déploration ou message d’espoir ?
Déploration douloureuse bien sûr, d’un musicien allemand, humaniste convaincu, attaché aux Lumières civilisatrices, comme la citation de la « Marche funèbre » de la 3e symphonie de Beethoven nous le laisse entendre. Mais aussi message d’espoir même s’il est inutile de se retourner car finies les certitudes sur le genre humain, les Lumières se sont éteintes !
Avec cette œuvre, Strauss revient à la musique instrumentale pure de ses débuts, comme pour mieux refermer la boucle au soir de sa vie.
Seule reste alors une foi infinie dans la métamorphose, que Strauss traduira si magnifiquement dans les sinuosités de sa musique, avec comme seul outil, une phrase musicale qu’il renouvèle tout au long de sa partition. Des sinuosités comme l’expression de l’Incertitude, seul espoir en la renaissance.
Avec ce concert-spectacle, où les musiciens jouent par cœur et se déplacent au grès de la partition, nous reconstruisons un parcours de la métamorphose en musique, jusqu’au septuor à cordes de Richard Strauss.
Créé le 10 mars 2020 à la MC93 (Bobigny), ce concert-spectacle est construit avec le film d’animation de Chronos Production, dont la ligne blanche dessine le fil de la vie, jusqu’à la délivrance d’un lever de soleil, avec Ovide, Goethe, Kafka ou encore Giraudoux comme mentors.
Programme
Purcell
In Nomine
Mozart
Quatuor avec piano n°2
Beethoven
Variations Eroïca, pour piano seul
Fauré
Papillon, pour violoncelle seul
Gyorgy Ligeti
Métamorphoses nocturnes, pour quatuor à cordes
Richard Strauss
Métamorphoses, pour septuor à cordes
Sur des textes d’Ovide, Goethe, Kafka, Giraudoux
Dessins : Ding Tian
Film d’animation : Chronos Production
Scénographie, lumières et costumes : Camille Dugas
Dramaturgie : Marianne Bécache
Direction artistique et mise en espace : Jérôme Pernoo
Pour en savoir plus, visitez l’exposition virtuelle en cliquant ici